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LES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP DE PLUS EN PLUS VICTIMES DE LA CRISE DE L’EMPLOI

mercredi 2 avril 2014, par Jean Bouillaud

LES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP DE PLUS EN PLUS VICTIMES DE LA CRISE DE L’EMPLOI

Malgré les pénalités financières, les entreprises peinent à augmenter leurs recrutements, faute de candidats formés et diplômés.

À l’heure où le chômage poursuit sa progression sans fin, les personnes en situation de handicap veulent se faire entendre.

L’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), qui collecte les contributions des entreprises en faveur du handicap et favorise l’insertion de cette population dans l’emploi, lance ce lundi une campagne nationale de communication. Sous la bannière « handicap & emploi, c’est normal et c’est possible », cette opération de sensibilisation, qui passera pendant deux semaines sur les grandes chaînes de télé, veut tout à la fois « montrer que des solutions pragmatiques face au handicap existent » et « encourager les entreprises à poursuivre les recrutements ».

Même si la loi incite depuis plusieurs années le monde du travail à changer de pratiques vis-à-vis des personnes en situation de handicap, les choses évoluent lentement. Le taux de chômage des travailleurs handicapés atteint 21% - soit le double du taux de chômage national -, alors que seulement 35% d’entre eux ont un emploi (contre 64 % de la population active). En 2013, plus de 403.000 personnes handicapées se sont inscrites à Pôle emploi.

Le bilan est donc plus que mitigé. Pourtant depuis la loi de 1987 (complétée par celle de 2005), les entreprises de plus de 20 personnes sont soumises à l’obligation d’employer au moins 6% de personnes handicapées dans leurs effectifs. Mais aujourd’hui ce taux n’excède pas 3%.

1500 fois le smic horaire
Si le seuil de 6% n’est pas atteint, l’entreprise est redevable d’une contribution financière à l’Agefiph ou au Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (Fiphfp). En outre, depuis le 1er janvier 2010, si aucune action en faveur de l’emploi des travailleurs handicapés n’est engagée pendant plus de trois ans (hormis la contribution à l’Agefiph), le montant de la contribution par bénéficiaire manquant est porté à 1500 fois le smic horaire.

Comme le rappelle l’Agefiph, en incluant l’ensemble de leurs actions (recours à la sous-traitance, accueil de stagiaires…), « 92% des entreprises emploient directement ou indirectement des personnes handicapées ». Mais elles butent souvent sur un écueil difficile à résoudre : plus de 80% des handicapés n’ont pas le bac. Se pose donc pour elles un problème aigu de formation. En un mot, les entreprises ne parviennent pas à trouver les candidats pour leurs postes à pourvoir.

Selon une enquête réalisée par Handi2day, un salon de recrutement en ligne et sur mobile dédié aux candidats en situation de handicap, les entreprises recherchent en effet à 68% des bac + 3/4 ou + 5 et seulement pour 12% d’entre elles des bac + 2. Autre enseignement de cette étude, qui a mobilisé une cinquantaine de grandes entreprises de secteurs très diversifiés, le top 3 des métiers les plus recherchés place l’informatique largement en tête (39% des postes à pourvoir), suivie du commerce (11%) et l’industrie (12%). Quant aux régions dans lesquelles les personnes en situation de handicap ont le plus de chances de décrocher un job, pas de surprise : l’Île-de-France concentre 46% des recrutements, Rhône-Alpes 11% et les Pays de la Loire 6%.

http://www.lefigaro.fr/emploi/2014/03/31/09005-20140331ARTFIG00098-les-handicapes-de-plus-en-plus-victimes-de-la-crise-de-l-emploi.php

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